Caresses
Un peu de poësie (dans ce monde de brutes)
Caresses
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?»
S’interrogeait Lamartine, le poète des dames.
Une belle endormie nue, par une nuit d’été,
Est , entre un rideau et une lampe, sujet de rivalité.
Le rideau dit à la lampe :
« Sur mon voilage, les vues indiscrètes s’éparpillent
Gardant secret ses charmes envoutants qui me vrillent
Et, patiemment, profitant du moindre souffle de vent
Je l’enlace passionnément comme le ferait un amant. »
La lampe répondit au rideau :
« Quand l’ombre dépose, sur sa nudité, ses incertitudes
M’embrasant avec volupté, je dessine de manière prude ;
Un paysage, divin et vallonné, sur sa belle peau ambrée,
Que voudrait explorer plus d’un Robinson Crusoë.»
Jean FORT